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Esprit du vinaigre
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24 janvier 2008

Quant les philosophes se mêlent de religion

N'en déplaise à notre omnichanoine, ces philosophes et leurs textes font également partie de nos racines.

Montaigne :

  • Notre religion n'a point eu de plus assuré fondement humain que le mépris de la vie.

  • Les hommes ont fabriqué Dieu, sans se rendre compte que la religion n'était qu'une pièce de leur propre invention propre à lier leur société.

  • L'impression de certitude est un témoignage certain de folie et d'incertitude extrême. C'est mettre ses conjectures à bien haut prix que d'en faire cuire un homme tout vif.

  • L'homme est bien insensé: il ne saurait forger un ciron et forge des dieux à la douzaine.

Montesquieu :

  • Quand il n'y aurait pas de Dieu, nous devrions aimer toujours la justice, c'est-à-dire faire nos efforts pour ressembler à cet être dont nous avons une si belle idée, et qui, s'il existait, serait incessamment juste. Libres que nous serions du joug de la religion, nous ne devrions pas l'être de celui de l'équité.

  • Il est très surprenant que les richesses des gens d'Église aient commencé par le principe de pauvreté.

  • Lorsque les lois d'un état ont cru devoir souffrir plusieurs religions, il faut qu'elles les obligent à se tolérer entre elles.

Voltaire :

  • Prier Dieu, c'est se flatter qu'avec des paroles, on changera la nature.

  • Nos prêtres ne sont pas ce qu'un vain peuple pense : notre crédulité fait toute leur science.

  • La raison humaine est si peu capable de démontrer par elle-même l'immortalité de l'âme que la religion a été obligée de nous la révéler.

  • Il est vrai, j'ai raillé Saint-Médard et la bulle,
    Mais j'ai sur la nature encor quelque scrupule.
    L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer
    Que cette horloge existe et n'ait pas d'horloger.

  • La religion existe depuis que le premier hypocrite a rencontré le premier imbécile.

Condorcet :

  • La vérité appartient à ceux qui la cherchent et non point à ceux qui prétendent la détenir.

  • Le mépris des sciences humaines était un des premiers caractères du christianisme. Il avait à se venger des outrages de la philosophie ; il craignait cet esprit d'examen et de doute, cette confiance en sa propre raison, fléau de toutes les croyances religieuses. La lumière des sciences naturelles lui était même odieuse et suspecte ; car elles sont très dangereuses pour le succès des miracles ; et il n'y a point de religion qui ne force ses sectateurs à dévorer quelques absurdités physiques. Ainsi le triomphe du christianisme fut le signal de l'entière décadence et des sciences et de la philosophie.

Diderot :

  • Parce qu'un homme a tort de ne pas croire en Dieu, avons-nous raison de l'injurier ? On n'a recours aux invectives que quand on manque de preuves.

  • Si la raison est un don du Ciel et que l'on en puisse dire autant de la foi, le Ciel nous a fait deux présents incompatibles et contradictoires.

  • Je crois en Dieu, quoique je vive très bien avec les athées. Je me suis aperçu que les charmes de l'ordre les captivaient malgré qu'ils en eussent ; qu'ils étaient enthousiastes du beau et du bon, et qu'ils ne pouvaient, quand ils avaient du goût, ni supporter un mauvais livre, ni entendre patiemment un mauvais concert, ni souffrir dans leur cabinet un mauvais tableau, ni faire une mauvaise action.

  • Ce qui caractérise le philosophe et le distingue du vulgaire, c'est qu'il n'admet rien sans preuve, qu'il n'acquiesce point à des notions trompeuses et qu'il pose exactement les limites du certain, du probable et du douteux.

  • La croyance en Dieu fait et doit faire presque autant de fanatiques que de croyants. Partout où l'on admet un Dieu, il y a un culte ; partout où il y a un culte, l'ordre naturel des devoirs moraux est renversé, et la morale corrompue. Tôt ou tard, il vient un moment où la notion qui a empêché de voler un écu fait égorger cent mille hommes.

Hugo :

  • L'Etat chez lui, l'Eglise chez elle.

  • La religion n'est autre chose que l'ombre portée de l'univers sur l'intelligence humaine.

  • Le soldat et le prêtre, ce sont les pires ennemis de l’humanité, car si le soldat tue, le prêtre ment.

  • C'est [le parti clérical] qui fait défense à la science et au génie d'aller au-delà du missel et qui veut cloîtrer la pensée dans le dogme. Tous les pas qu'a faits l'Europe, elle les a faits malgré lui. Son histoire est écrite au verso. Il s'est opposé à tout.

  • Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes. A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur.

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Commentaires
V
merci pour ce recueil de citations !
L
Résolutions : lire (ou relire) Montaigne, Montesquieu, Voltaire, Condorcet, Diderot, Hugo. Bon y'a du boulot !
Esprit du vinaigre
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