Les règles du jeu

Entendu il y a quelques jours à la radio :

Pendant le rallye Barcelone-Dakar, il semblerait que le règlement prévoit que tous les véhicules de la caravane doivent se déplacer en convoi. Un concurrent motard expliquait que son véhicule d'assistance avait eu un problème technique, que cela nécessitait 2 ou 3 jours de réparation et qu'il s'est heurté à un refus quand il est allé demandé une dérogation aux organisateurs. Ce qui m'a choqué, c'est le ton employé par ce motard : "Oui, quand le rallye était au creux de la vague, ils étaient bien contents qu'on soit là ; et maintenant qu'il y a plus de candidats que de places, ils en plus rien à faire de ceux qui les ont soutenu ..."

Bref, ce type demandait tout simplement que le règlement soit changé parce qu'il est un ancien des heures de vache maigre du rallye. Je comprends tout à fait son amertume de voir des années de préparation technique et de recherche de sponsors foutus en l'air pour une casse de son véhicule d'assistance. Mais ce sont les règles du jeu, elles sont les mêmes pour tout le monde et elles sont connues au préalable ; il n'y a pas de surprise. Si les organisateurs s'amusent à changer chaque point du règlement au fur et à mesure des demandes des compétiteurs, cela ne s'appelle plus une compétition.

Un de mes amis a lancé une consultation publique pour la réalisation d'un logiciel. Les candidats devaient récupérer le dossier début novembre et avaient jusqu'à la mi-décembre pour poser les questions sur les points qui leur semblaient peu clairs. Mon ami a reçu le 3 janvier un coup de téléphone d'un candidat demandant une dérogation pour la date limite des questions parce qu'ils n'ont pas eu le temps de lire le document avant Noël. Et là, pareil, le candidat a eu du mal à comprendre que, dans une compétition, le respect du règlement est le seul garant de l'égalité des chances, y compris les siennes.

Pour revenir au rallye, je rêve d'une course automobile Barcelone-Paris réservé aux africains, asiatiques, américains du sud et qui traverserait à 180 à l'heure nos villages du Massif Central et du Morvan.