Soyons des autruches
Augmentation significative des globules blancs chez les rats mâles
Baisse des globules rouges
Montée du taux de sucre dans le sang chez les rats femelles
Modification de la formulation sanguine
Augmentation du poids du foie et des reins
Infections du foie et des reins
Voila les résultats des études de toxicité de certains OGM sur des rats de laboratoire. Il s'agit des tests réalisés par les entreprises qui produisent ces OGM et qu'ils communiquent à la Commission du Génie Biomoléculaire pour obtenir les autorisations de culture ou d'expérimentation. Je ne sais pas si les OGM qui ont conduit aux résultats ci-dessus ont ou non obtenu leurs autorisations, mais je pouvais le savoir.
En effet, jusqu'à présent, n'importe quel citoyen(1) pouvait avoir accès à ces documents. Mais plus maintenant, malgré l'avis de la Commission d'Accès aux Documents Administratifs (CADA) qui, pourtant, recommande la communication des "études de toxicité établies dans le cadre de l'évaluation des risques sanitaires". Avant de partir, Raffarin a fait passer une ordonnance interdisant de rendre public ces documents qui "nuisent au secret industriel" !
On ne parle pas bien sûr des techniques de fabrication qui relèvent effectivement du secret industriel, mais bien des rapports sur l'impact de ces OGM sur la santé.
Au niveau européen, une directive autorise la publication des informations ayant trait aux effets des OGM sur la santé. On peut donc penser qu'entre l'avis de la CADA et cette directive européenne, on va quand même pouvoir consulter ces résultats. Et bien, non ! Villepin vient de demander à la Commission Européenne de modifier la directive avec l'argument suivant : "De telles communications sont susceptibles d'entacher la confiance de l'opinion publique dans le processus de gestion des risques mais aussi de nuire à la position concurrentielle de l'entreprise."
Non mais vous vous rendez compte ? S'il s'avère que certains OGM sont toxiques, cela risque d'entacher notre confiance envers ces produits, envers les autorités chargées de les surveiller et de nous protéger et cela va nuire aux intérêts du fabricant. C'est inacceptable. Il vaut donc mieux que nous ne sachions rien a estimé le Premier Ministre : il nous met la tête dans le sable et ainsi le problème disparaîtra.
(d'après un article du Canard Enchaîné du 12/10/05)
(1) et en particulier les experts indépendants.