Ouf

10 avril 2006

Monsieur le Premier Ministre estime que "les conditions nécessaire de confiance et de sérénité ne sont réunies ni du côté des jeunes, ni du côté des entreprises pour permettre la mise en oeuvre du CPE". Il aurait pu ajouter ni du côté des syndicats, ni du côté de ses propres ministres, ni du côté des parlementaires, ni du côté des autres pays européens, ...

Il explique que s'il a décidé tout seul comme un grand de sortir de la crise (LOL), c'est pour que les examens de fin d'années puissent se tenir. Heureusement qu'il n'a pas proposé son CPE au mois de septembre, on se serait pris 9 mois de crise.

Enfin, il appelle tout les partenaires sociaux au débat en semblant s'étonner que ce débat n'ait pas eu lieu plus tôt. D'ailleurs, il va proposer dès aujourd'hui une proposition de loi pour les jeunes en difficulté qui n'a été débattue ni négociée avec aucun partenaire social.

Au fait, j'ai entendu Jacques Marseille, professeur d'économie à la Sorbonne, expliquer qu'au départ, il y avait eu une erreur de diagnostic du gouvernement sur la supposée précarité des jeunes :

Ce n'est pas 23% des jeunes 15-25 ans qui sont sans emploi, c'est 23% de ceux qui sont en situation de rechercher un emploi parce qu'ils ne sont plus dans le système scolaire. Etant donné que les jeunes français font des études relativement longues, seulement 8% des 15-25 ans sont au chômage, ce qui est inférieur à la moyenne des pays de l'Union Européenne.
71% de ces jeunes en situation de recherche d'emploi sont en CDI au bout de trois ans, dont un tiers ont un CDI dès leur premier emploi.

D'où la conclusion de Jacques Marseille : la priorité n'est pas la modification du contrat de travail, la priorité c'est la formation de ces 160.000 jeunes qui sortent chaque année du système éducatif sans aucune qualification.

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