Les excuses vaseuses

J'ai entendu tout à l'heure sur France Info deux interviews qui me laissent penser que la mauvaise foi est une arme de défense fort efficace.

La première ne porte pas à conséquence : un footballeur de l'équipe de France était en train d'expliquer que si elle n'a pas été flamboyante pendant le début de la Coupe d'Europe, c'est parce qu'elle a joué contre des équipes essentiellement défensives, qu'elle en avait l'habitude et savait marquer rapidement autrefois, mais que ces équipes ont monté de niveau. Ce qui laisse donc à penser que l'équipe française, elle, n'a pas progressé.

Puis, ce footballeur a justifié l'impression d'une certaine médiocrité de l'équipe par un manque de chance. Ce qui a été contredit par le commentaire du journaliste après l'interview qui a remarqué qu'entre les buts pendant les prolongations, le but avec la main, l'interception d'une passe inexcusable au gardien et la maladresse ahurissante d'un adversaire croate en toute fin de rencontre, il est quand même gonflé de parler de malchance de l'équipe de France.

La seconde utilisation de la mauvaise foi prête en revanche beaucoup moins à sourire : elle concerne ces six policiers de Seine Saint Denis qui ont violé et racketté des prostituées. Un premier syndicaliste est venu justifier ces actes par un manque d'encadrement ! voilà donc une société idéale selon ce monsieur : un flic derrière chaque citoyen et un flic derrière chaque flic. Il faudrait peut-être songer à changer le recrutement des policiers, non ? Je connais des tas de jeunes gens qui n'ont pas un brigadier avec eux pour leur dire ce qu'il faut faire et qui ne vont pas pour autant violer les prostituées, ni commettre aucune sorte de délit. Pourquoi à ce moment-là, cela se passe dans la police, chez ces gens armés qui sont censés veiller sur notre sécurité ?

Un second syndicaliste s'est, quant à lui, lancé dans une explication confuse sur la hausse de la délinquance en Seine Saint-Denis et les résultats optimistes de la criminalité annoncés par les ministres, mais qui ne seraient pas conformes à la réalité. Le lien avec les actes reprochés aux policiers ne m'est pas apparu évident : est-ce que leur participation à la hausse de la délinquance procède d'une action syndicale pour montrer au Ministre de l'Intérieur que ses chiffres sont faux ?

Je me moque, mais ça ne me fait pas rire.